DeafStudio : un voyage inspirant à Groningen, aux Pays-Bas

Auteur : Roman Polasek, Laura Hudecova
Vidéaste / Monteur : Richard Demcak

L’équipe éditoriale de DeafStudio s’est rendue dans la charmante ville néerlandaise de Groningen, qui nous a accueillis avec son architecture pittoresque, ses canaux paisibles et son atmosphère agréable. Notre voyage avait pour objectif de visiter l’organisation Turkoois et de découvrir son modèle unique de travail avec les personnes sourdes.

À notre arrivée à Groningue, nous avons été frappés non seulement par la beauté de la ville, mais aussi par l’ouverture d’esprit de ses habitants. Turkoois est installé dans un bâtiment historique appartenant au Club des Sourds, ce qui confère à l’ensemble du projet un caractère authentique.

« Lorsque j’ai fondé Turkoois, mon objectif premier était un café. Le bâtiment appartient au Club des Sourds, à qui nous versons un loyer mensuel », explique le directeur de l’association. Il a constaté que les locaux étaient inoccupés le matin en semaine, ce qui l’a inspiré à créer le café LUHU au rez-de-chaussée.

Au fil du temps, les activités de Turkoois se sont développées. Aujourd’hui, outre le café, l’association gère DNieuws, un service d’information quotidien destiné à la communauté sourde, participe à des projets européens Erasmus+ et propose des services de traduction et d’interprétation professionnels.

Les conditions de travail chez Turkoois sont adaptées aux besoins des personnes sourdes. L’association emploie une vingtaine de personnes, dont la moitié travaille au café et l’autre à des postes administratifs ou créatifs. Il est intéressant de noter que certains employés travaillent à distance depuis d’autres pays, notamment la Belgique et la Suisse.

« J’ai constaté que chez Turkoois, les employés qui travaillaient auparavant parmi des personnes entendantes rencontraient des difficultés et des difficultés de communication. Ils ne se sentaient pas à l’aise. Mais ici, ils se sentent comme chez eux », souligne le directeur.

L’organisation utilise activement les technologies modernes, notamment l’intelligence artificielle, pour faciliter les traductions et les projets créatifs. Cependant, le directeur prévient : « L’IA ne peut pas remplacer les sourds. La langue des signes, elle, ne peut pas la remplacer.»

L’avenir de Turkoois est axé sur le concept d’économie sociale. « J’espère que les gouvernements et les collectivités locales remarqueront que lorsque des employés sourds travaillent en entreprise, ils se sentent chez eux et sont plus heureux », explique-t-il.

Nous avons été particulièrement intéressés par la coopération internationale que Turkoois développe activement. « Chez DeafStudio, Turkoois et d’autres partenaires, nous avons la chance d’avoir commencé à travailler avec toute l’Europe. Auparavant, les jeunes se rencontraient uniquement lors de camps, une fois par an. Aujourd’hui, nous avons des entreprises et des emplois, ce qui nous permet de multiplier les contacts et d’inventer de nouveaux projets.»

La visite de Groningen et de Turkoois nous a donné un aperçu précieux de ce à quoi peut ressembler un environnement de travail respectueux des besoins des personnes sourdes tout en leur permettant de s’épanouir professionnellement. Ce modèle pourrait servir d’inspiration pour des initiatives similaires en Slovaquie.